Toutes les bonnes choses ont une Acheter Shiba
fin. On va laisser Brassens tranquille maintenant. Avant de vous quitter, je tenais à remercier Bruno Haye d’avoir réalisé ce si beau coffret et Anthony Belliot d’avoir été là, présent et disponible.
Qu’aurait été ce blog sans Didier Agid, l’un des fins connaisseurs de l’œuvre de notre ami Georges et Pierre Schuller, le plus alerté des fanatiques de sa musique ? Je n’oublie pas non plus l’indispensable Claude Richard, Jean Marc Demesropian et Bertrand Dicale qui m’ont guidée dans mes recherches et m’ont aidée par leur connaissance. Merci à tous, des pensées chaleureuses à Serge et Martine Cazzani… et surtout continuez à chanter Brassens !
Est ce que je vous rappelle une dernière fois ce que vous devez commander au père noël ? Non, je vais laisser Valérie Lehoux le faire.
Don Juan est un kraken
concentré de ce que Brassens a toujours insisté pour appeler sa « petite » philosophie. Littérairement, c’est une « gradation » (figure de rhétorique d’organisation selon laquelle un discours se développe en faisant se succéder des indications de plus en plus fortes). En liturgie (…pourquoi pas ?), c’est un Gloria, un hymne qui, en latin, commence par « Gloria ». Bien que notre mécréant préféré ait affirmé que sans le latin la messe nous emmerde, il en est ici resté à la langue de Verlaine (d’ailleurs on l’imagine mal écrire une messe… sauf peut-être pour quelques moines paillards).
Chaque couplet, donc, commence par « Gloire » : à celui qui freine pour ne pas massacrer d’innocentes petites bêtes… au flic qui arrêtait la circulation pour les chats de Léautaud… « au premier venu qui passe et qui se tait » quand les autres crient « haro sur le baudet »… au curé qui sauve son ennemi le jour de la Saint-Barthélémy… au soldat qui épargne « l’otage à sa merci »… à la bonnesœur quidégèle« dans sa main le du manchot » (Brassens sera toujours Brassens)… et « Gloire à celui qui n’ayant pas d’idéal sacro-saint / Se borne à ne pas trop emmerder ses voisins »… Quant à Don Juan, il a droit à son Gloria à la fin de chaque couplet, car il se rapproche toujours un peu plus de la dame que la nature n’a guère favorisée. Avancée ponctuée chaque fois d’un « Cette fille est trop vilaine, il me la faut. » Jusqu’à conclure, c’est le cas de le dire : « Et gloire à don Juan qui rendit femme celle / Qui, sans lui, quelle horreur ! serait morte pucelle !«
Ces personnages appartiennent tous à une catégorie en général bien peu épargnée par Brassens, capable du pire (sauf « celui qui n’a pas d’idéal sacro-saint« … et encore). Cependant ils ont tous choisi de basculer dans le bon camp. C’est pour cela qu’ils méritent tant de louanges. Pour, chacun à sa manière, un acte de compassion, une main tendue… Pour en arriver à un essentiel de la morale à la Brassens : se borner à « ne pas trop emmerder ses voisins ». Sans oublier évidemment que l’acte de compassion de ce Don Juan-là répare à la fois ce que la nature (ou Dieu) a mal fait et une « horreur », un crime contre la vie : qu’une femme puisse mourir vierge… (Brassens reste Brassens…)
Elle est à eux tous cette chanson, comme La chanson pour l’Auvergnat était à l’Auvergnat, l’hôtesse et l’étranger.
Titre publié fin 1976 sur le dernier album des chansons de Brassens (CD9 de l’intégrale). Joel Favreau est sur l’enregistrement d’origine et sur ces deux vidéos. La seconde a été enregistrée le 17 décembre 2010, à New-York, où Pierre de Gaillande l’avait invité (avec le regretté Jean-Jacques Franchin, merveilleux accordéoniste qui nous a quitté quelques semaines plus tard).
Le voilà enfin en DVD… bientôt noël, alors avec l’intégrale, pensez à commander ce bittrex
joli téléfilm sur la jeunesse de Georges Brassens. Disponible vers ce lien.
Alexis HK, qui a reçu lundi dernier le Prix Francis Lemarque de la SACEM, est un chanteur qui aime Brassens et le dit. Selon moi, il est le plus bel interprète de notre copain à moustache. Il a la même pudeur que Brassens, le même talent de ne pas tout livrer d’un seul tenant mais au contraire d’avoir cette belle retenue sur scène qui donne simplement à voir son travail. Il ne cherche pas à faire une imitation de Brassens, en roulant les r et en appuyant sur les consonnes, tel un bon artisan, il chante simplement les chansons de Brassens et il le fait bien.
Il l’aime tellement Brassens qu’il a participé il y a quelques années à une conférence chantée, organisée par le Hall de la Chanson, avec le non moins célèbre Bertrand Dicale, l’historien incollable de la chanson française. Le thème était « Brassens et les poètes ». C’est passionnant et pour tous les heureux propriétaires de l’intégrale, vous y retrouverez quelques chansons, quelques thèmes et quelques références aux précieux trésors contenus seulement dans ce joli objet dont je ne cesse de vous vanter les mérites.
Malheureusement, pour de sombres histoires de droits d’auteur, les chansons ne sont pas en entier. Vous pouvez et devez entendre Bertrand Dicale, mais si vous souhaitez écouter Alexis chanter Brassens, sachez qu’il reprend « Le Grand Pan » sur son second album, le non moins formidable, L’homme du moment .
Georges Brassens – Le Grand Pan
Il raconte aussi dans une vidéo, de qualité médiocre, l’histoire d’amour improbable entre Brassens et Madonna.
Guy Clerbois, alias Vitor Hublot, s’est lancé depuis des années dans un drôle de projet : réinterpréter, revoir, relire les chansons de Brassens par une pléthore d’artistes différents… Alors Jil Caplan, Gilles Verlant, Jacques Duvall, Jeff Bodart notamment participent à ces trois disques de reprises, relectures de textes sur des musiques originales.
C’est un hommage pluri-disciplinaire où l’on retrouve des poètes, des chanteurs, des journalistes, des auteurs et des plasticiens qui ont tous en commun un petit refrain de Brassens dans le coin de leur tête..
C’est déroutant, parfois drôle, souvent bien ficelé..en tout cas, cela a le mérite d’exister, de rendre l’homme encore plus vivant qu’il n’est déjà.